Écrire et faire lire

Automne en déclin

Les couleurs de feu s’en étaient allées. Fini les feuilles ardentes, rouges, jaunes et orange, fini ces teintes chaudes que l’on aimait tant. Il n’en restait désormais que quelques miettes brunâtres, qui se décomposaient dans les champs ou se noyaient au bord des routes. Le paysage retombait gentiment dans un infini camaïeu de gris. De larges nuages cachaient dorénavant le bleu du ciel et le soleil avait laissé place à la pluie. Les gouttes ruisselaient le long des branches nues des arbres et frappaient le sol d’un rythme saccadé. Le vent sifflait à travers les ramures. Les bourrasques portaient avec elles l’odeur âcre de la terre et du lichen, qui avait remplacé le doux parfum des fleurs. Ambiance funèbre lorsque la nature s’apprête à replonger dans les ténèbres. On aurait dit que la forêt sanglotait.