Écrire et faire lire

Été à la campagne

L’été était agréable ici. Les températures étaient chaudes, mais jamais assommantes. Les villageois avaient l’air heureux. Les hommes se promenaient en shorts et les femmes avaient sorti leurs longues jupes fleuries. Les draps séchaient sur les fils dans les jardins et les tables à manger avaient été déplacées sur les pelouses. Dans la cour d’école, les garçons jouaient au ballon et les filles à la marelle.

Les rayons de soleil striaient le ciel azur de longues lames dorées et réchauffaient le bitume. À l’orée de la forêt, au milieu des hautes herbes, des pousses de gentianes, des marguerites, des bouquets de jonquilles et des fraisiers sauvages, les abeilles butinaient et les criquets chantaient. Quelques mètres plus bas, au centre des champs, les vaches, blanches à taches noires, broutaient. Au-dessus de celles-ci, les milans traçaient de grands cercles dans le ciel et fendaient l’air à une vitesse ahurissante lorsqu’ils apercevaient un mulot ou un campagnol de leur œil perçant. Sur la rive du lac, on entendait les grenouilles coasser avec passion et il arrivait même d’apercevoir quelques libellules frôler la surface de l’eau.